













À se sentir meilleurs, reliés, plus heureux.
Car investir dans la beauté, des choses immatérielles et donc éternelles, emplir son cœur de joie, se sentir plus léger, oublier un instant nos soucis : quoi de plus précieux que ces moments dont le souvenir nous illumine, ces sensations inscrites qui ne disparaîtront qu’avec nous ?
Emplissons notre âme plutôt que la mémoire de nos téléphones, éminemment étriquée et subtilisable. Voir ainsi tant de personnes ne plus regarder avec leurs yeux, avec leur cœur, mais à travers un ridicule timbre poste, pensant que c’est là « une façon de capturer un peu de bonheur » m’attriste au plus au point.
Je tiens cette phrase de mon voisin de rangée, que je félicitais chaudement pour le piratage du dernier morceau que nous offraient les artistes lors d’un concert au Châtelet. Il répondit que j’étais jalouse car je « ne l’avais pas »… Je me demande toujours s’il parlait du téléphone, de l’enregistrement, ou du bonheur.
Avoir fait la démarche de se déplacer, de payer sa place, de recevoir les ondes en direct, les mots, les sons, le trac et la sueur des interprètes, les vibrations du public à l’unisson, ne sera jamais remplacé par un quelconque support audio ou vidéo.
Avons-nous si peu confiance en nous-même pour ainsi nous en remettre à un système d’exploitation ?
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